
EN COURS DE MODIFICATION
LE BURN OUT
C'EST QUOI !?
Cette partie est dédiée à vous présenter de manière synthétique ce qu'est ce syndrome en recoupant plusieurs références. On ne peut pas évoquer le sujet sans comprendre et appréhender ce qu'est un Burn Out.
C'est pour cela que depuis 4 ans et chaque année, nous organisons une conférence atelier sur le thème
"BURN OUT,
COMPRENDRE, DIFFERENCIER, AGIR & REBONDIR".
Cette conférence explique ce qu'est réellement cette souffrance afin de mieux se situer. Dès les premiers signes, il ne faut pas attendre de vivre l'effondrement....
BURN OUT : Émergence du Syndrome
Le syndrome a commencé à être étudié par les scientifiques, il plus de 40 ans en France et surtout dans les pays Anglo-saxons. Une définition a pu être rédigée pour mettre des mots sur cette souffrance. Les pays Anglo-saxons ainsi que les pays scandinaves sont les plus avancés en matière de prévention notamment. Rappelons, les différentes études réalisées :
- Précurseurs en France: fin des années 50
Les états d’épuisement au travail (Claude Veil, 1959)
- Années 70 aux USA (désinstitutionnalisation soins: Free clinic) - Bradley(1969), Freudenberger (1974), Maslach (1976)
C'est à cette période que le terme apparaît. : « burn out » : consumé de l’intérieur (« cramé »).
Ce terme est utilisé spontanément (argot) par soignants ou bénévoles pour parler de collègues surmenés et devenus cyniques vis-à-vis des personnes qu’ils prenaient en charge (et avec souvent recours addictifs POUR TENIR).
C'est à la fois une réalité sociale constatée et u ne entité clinique contestée notamment par la méfiance de la communauté scientifique (« pop psychologie », concept fourre-tout ).
Trois définitions en résultent, à savoir :
- Freudenberger, 1974 (Free Clinic) :
«Leurs ressources internes en viennent à se consumer comme sous l'action des flammes, ne laissant qu'un vide immense à l'intérieur, même si l’enveloppe externe semble plus ou moins intacte».
- Maslach (1976) :
«Une incapacité d’adaptation de l’intervenant à un niveau de stress émotionnel continu causé par l’environnement de travail ».
- Freudenberger(1981) :
« En épuisement extrême des ressources internes de l’individu et la diminution de son énergie, de sa vitalité et de sa capacité à fonctionner, qui résultent d’un effort soutenu déployé par cet individu pour atteindre un but irréalisable, et ce, en contexte de travail, plus particulièrement dans les professions d’aide ».
Souvent Le BURN OUT est associé au travail car il represente 75 % des cas. Toutefois, il faut aussi considérer qu’il existe d'autres formes via d'autres causes qui sont :
- BURN OUT INFANTIL,
- BURN-OUT PARENTAL,
- BURN-OUT FAMILIAL,
- BURN OUT MATERNEL...

FRANCE - BAROMETRE 2022
Voici quelques informations chiffrées de 2022 qui va vous permettre de mesurer la gravité de la situation.
Une réelle prise de conscience est nécessaire et incontournable !
Le nombre de cas est en forte hausse depuis plus de 2 ans ! C’est une situation plus qu’alarmante !
D’après un sondage OpinionWay mené pour le cabinet Empreinte Humaine d’octobre 2021 et une étude de My Happy Job de Septembre 2021, le taux de burn-out dans les entreprises a plus que doublé en un an.
En 2022, les chiffres ne sont pas plus favorables selon le baromètre d’OpinionWay –Empreinte humaine. Ils offrent à voir des chiffres encore plus alarmants (cf. infographie ci-contre).
Pourtant et même s’il y a eu des évolutions depuis 2016, la France reste en retard sur le sujet et des sur des évolutions managériales et sociétales majeures. A contrario de certains pays scandinaves ou encore le Canada ou bien nos voisins belges qui sont plus avancés.
En France, la situation est consternante surtout quand on va voit l’extrême souffrance que cela peut produire avec parfois des séquelles.
Nous ne le répéterons jamais assez que la santé est essentielle à la vie plus que tout le reste. C’est un pilier de l’existence.
Les humains sont des êtres vivants pas des machines à produire. Nous avons toutes et tous des ressources mais elles ne sont pas illimitées. Le rendement ne doit plus être au cœur de notre société. C’est aussi cela le changement attendu d’après la pandémie.
Tant que les mentalités, les relations humaines et le rapport au travail ne changeront pas, il sera difficile de voir la tendance évoluer vers le mieux.
Il faudra toujours plus de PREVENTION, de SENSIBILISATION, D’INFORMATIONS ET SURTOUT DE L’ACCOMPAGNEMENT pour une meilleure prise en charge du BURN OUT.
C’est malheureux de le dire mais on ne le comprend que quand on l’a vécu. Il ne faut pas attendre d’être touché directement ou indirectement pour se sentir concerné. Tout autour de nous, nous avons certainement une personne, un amie, un proche qui est en train de vivre un BURN OUT sévère.
Cela fait plusieurs années que EFABO13 se bat pour que le BURN OUT ne soit plus un tabou, que cette souffrance soit reconnue, sans façade, ni hypocrisie. Nous travaillons avec les maigres moyens que nous disposons mais nous tenons bon pour les personnes en souffrance.
L'ouest de l'Etang de Berre et l'ensemble des acteurs du 13 doivent se mettre autour d'une table afin de mettre en place une prise en charge pluridisciplinaires efficace.
COMPRENDRE puis AGIR POUR MIEUX REBONDIR !
MAI 2019 - Organisation Mondiale de la Santé

BURN-OUT : ÉVOLUTION DES ETUDES ET TEST
Selon les recherches cliniques et épidémiologiques utilisant le MBI :
• à l'époque des 1° observations : conçu comme un syndrome psychologique spécifique aux professions « aidantes » (soignants, secouristes, pompiers, bénévoles associations, assistants sociaux, éducateurs, enseignants…) ;
• Extension des risques de BURN OUT à l'ensemble des individus au travail, quelle que soit leur activité (ce n’est plus un « syndrome de métier »), voire même hors activité professionnelle (travail des aidants familiaux) ;
• Mise à jour des facteurs organisationnels +++ qui agissent sur chacune des dimensions
de ce syndrome.
Le MBI ou Maslach Burn-out Inventory (1981) - Maslach !
LE CBI ou Copenhagen Burn-Out Inventory (2002) - Kristensen & Al.
Test de MASLACH (1981)
Le Test a été constitué en fonction des critères suivants :
- Échelle d’auto-évaluation largement validée et la plus employée ;
- Plusieurs versions et une traduction française ;
- Pour des personnes au travail et en contact avec du public ;
- trois dimensions et vingt-deux items, explorées à partir de la fréquence (de « jamais » à « chaque jour ») et de l’intensité (de « très peu » à « énormément ») du ressenti : 6 scores significatifs ;
- neuf items pour l'épuisement émotionnel ;
- cinq items pour la dépersonnalisation de la relation ;
- huit items pour l'accomplissement personnel ;
- Les trois dimensions sont mesurées séparément (pas de score global de burnout) ;
- 8 stades d’évolution (0=aucun score sign / 8=6 scores sign).
Test CBI (Copenhagen Burnout Inventory, Kristensen et al., 2005)
Le test CBI explore trois dimensions du burnout: l'épuisement personnel, l'épuisement professionnel et l'épuisement relationnel. Les qualités psychométriques du test en font un bon outil de diagnostic et de prévention.
Ce test n'a d'autre vocation que de vous permettre une auto-évaluation prudente de votre état d'épuisement professionnel. Le résultat n'a en aucun cas valeur de diagnostic médical.
Il peut toutefois vous renseigner quant à l'opportunité de chercher une aide médicale et/ou psychothérapeutique.

Lien web :
Ci-dessous le lien où vous pourrez retrouver les tests en ligne :
TEST MASLACH : www.masef.com/scores/burnoutsyndromeechellembi.html
TEST CBI : www.sfmu.org/calculateurs/burnout.html
LES ETAPES CLÉS
- BURN IN, d’abord ;
- BURN OUT, BORE OUT & BROWN OUT (Tout dépend de la cause et du point d’impact).
- Épuisement émotionnel (anesthésie, froideur) ;
- Déshumanisation (cynisme) ;
- Dégradation du sentiment d’accomplissement personnel (frustration, démotivation, inutilité).
- La « contagiosité » du BURN OUT dans une équipe ;
- Une profession : regarder du côté du travail et non de la personnalité.
Exemple du profil type
- Les personnes les plus endurants qui ne savent pas dire « NON »;
- Celles et ceux qui ne lâchent rien, les plus honnêtes, les plus droits ;
- Celles et ceux qui ont une conscience professionnelle ;
- Celles et ceux qui refusent les arrêts lorsqu'il est encore temps de mettre le corps et l'esprit au repos avant que le corps ne se consume petit à petit…, pendant des années parfois avant de s’effondrer ;
- Les personnes dites « perfectionnistes ».
D’abord des signes discrets
- Troubles cognitifs (attention, concentration, mémoire, manque de mots, lapsus) ;
- Diminution rentabilité… et auto-accélération, augmentation de l’implication, « présentéisme » pour tenter de retrouver efficience et satisfaction antérieures ;
- Fatigabilité ;
- Déni du surmenage et de la surcharge de travail
- …...
Puis des symptômes visibles physiques et psycho-comportementaux
- Troubles du sommeil ;
- Fatigue importante qui résiste au repos ;
- Irritabilité, accès de colère, sensibilité accrue aux frustrations
- Labilité émotionnelle importante (rires, larmes) ;
- Perte de plaisir au travail (+ d’effort = – de satisfaction)
- Céphalées, douleurs généralisées, tensions musculaires
- Troubles du comportement alimentaire (yoyo pondéral) ;
- Troubles digestifs (transit, nausées, …) ;
- Infections virales (ORL) à répétitions ;
- Recours addictifs (pour tenir)…
- ……
La phase d’état :
- Assèchement affectif et émotionnel (« plus rien ne me touche »)
- Deshumanisation de la relation, Cynisme (attente « jubilatoire » » de la catastrophe) ;
- Démotivation, vécu d’échec, d’impuissance, d’inutilité ;
- Vécu de perte de maîtrise sur son travail, de vieillissement,
- d’obsolescence (« dépassé », ne se reconnaît plus dans l’évolution du travail, du métier) ;
- Vécu d’usure, de répétition « sans fin » (« le tonneau des Danaïdes »)
- Prises de risques, négligences, perte de rigueur ;
- Rigidité face aux modifications de l’O.T: Méfiance, « résistance
- aux changements » ;
- Repli sur soi, fuite des lieux de convivialité, vécu de solitude.
- ……
BORE OUT : Epuisement par la perte de motivation
- Plus rien à faire ? « Etre en BORE OUT, c’est être à bout, par manque de travail, de motivation ou de défis professionnels » selon le Dr François Baumann ;
- Sentiment d’inutilité « Il provoque une attaque de l’estime de soi qui peut se transformer assez vite en questionnement de son rôle dans la société » selon Philippe Zawieja.
- Angoisse, démotivation, fatigue ;
- Incapacité à réaliser le peu de tâches ;
- Perte de confiance ;
- Culpabilité, honte ;
- Isolement, dépression.
BROWN OUT : Epuisement par la perte de sens
- Bullshit jobs - Spicer & Alvesson (2016) enquêtent sur ces personnes intelligentes qui finissent par accepter de faire en conscience les tâches les plus stupides ;
- Perte de sens “Baisse de courant psychique” pouvant se traduire par une sorte de dévitalisation induite par l’absurdité quotidienne des tâches à accomplir.
- Acharnement sur la forme au détriment du fond ;
- Démultiplication du reporting ;
- Contrôle infantilisant ;
- Normalisation excessive des savoir-être.
BURN OUT: UNE FATIGUE EXTRÊME “DÉPASSÉE” ?
LES DIFFERENTS TRAITEMENTS POSSIBLES (liste non exhaustive)
- anxiolytiques : pour les antidépresseurs sédatifs ;
- stimulants : pour les antidépresseurs dits psychotoniques.
PEUT-ON ABOUTIR A UNE DEPRESSION ?
- Ce sont deux états qui peuvent se suivre ;
- Le BURN OUT peut entrainer une dépression quand il se généralise et affecte profondément sa vie ;
- Par le manque de reconnaissance ;
- Par manque d'écoute et de prise en charge ;
- Par l’isolement total ;
- Si le BURN OUT n’est pas pris en charge correctement ;
- Si l’accompagnement psychologique n’est pas adapté ;
- Si l’émotion de tristesse l’emporte….
En Résumé, LE
BURN OUT
: QUE FAIRE ?
- Savoir distinguer le BURN OUT des autres décompensations psychiatriques (triade pathognomonique, rapport subjectif au travail) ;
- Si la cause est le travail, contacter le médecin du travail pour alerter et avoir un suivi sur l’O.T ;
- Orienter vers les consultations de pathologies professionnelles pour évaluer le plus précisément possible en mettant en place le lien santé/travail (son médecin du travail et/ou son médecin généraliste) ;
- Réaliser Test de Maslach ou MBI ;
- Faire établir un Diagnostic Clinique par un Médecin en mettent en avant les symptômes ressentis ;
- L’arrêt de travail prolongé +++ (repos obligatoire) ;
- Prescription des psychotropes , ATD , anxiolytiques si besoin : Seulement si « complications »psychiatriques associées : PTSD, dépressions, TP, TAG….
- Evaluer le risque suicidaire et les troubles associés ou les évolutions compliquées : addictions, PTSD, dépression, troubles anxieux, somatisations (risque cardio-vasculaire) ;
- Envisager une hospitalisation, si :
Risque suicidaire ;
Gravité du tableau d’épuisement et risque somatique ;
Si besoin d’hospitalisation, préférer en première intention les Unités d’accueil de crises (et non les services de psychiatrie conventionnels).
- un suivi parallèle (santé mentale et santé au travail) ;
- l’aménagement des conditions de travail individuelles ;
- l’analyse et l’amélioration de l’O.T dans un but de prévention … pour tous .